Point n'est besoin de rolex ou de kärcher, de gadgets électroniques, de repas au Fouquet's ou d'amis milliardaires, pour goûter le bonheur simple des jours qui passent...

Point n'est besoin de pipoles et de medias, de newsmagazines et de traders, de "happy few" ou de "think tanks" pour vivre dignement ...

Voyez où nous ont conduit la raison raisonnante, la technologie débridée et la science arrogante, la volonté de puissance et de conquête, l'avidité financière et l'obsession de la croissance...

Et c'est d'autre chose dont nous avons aujourd'hui grand besoin : de compassion pour la Terre, les plantes et les animaux, de frugalité et de simplicité de vie, de convivialité, d'innocence et de pureté du regard, d'amour du Réel plutôt que du virtuel, de silence et de beauté... Et surtout, surtout : de ce souci inquiet et attentif de l'autre, qui est attribut du féminin...

Tout cela nous pouvons l'entretenir en nous en cultivant un "état de poésie", une autre vision de la vie, que nous enseignent certains poètes et artistes, ainsi qu'en témoigne le contenu de ce blog



vendredi 8 janvier 2010

L'état de non-pensée : les poèmes de Pessoa

Fernando Pessoa, le très grand, l'immense, poète portugais a plus que tout autre exalté la vérité de la simple Présence des choses, telles qu'elles sont et non telles qu'on les imagine. "Il y a passablement de métaphysique dans la non-pensée" disait-il...

Et en effet toute son oeuvre rend compte de cet état d'être si particulier qu'éprouve le poète ou le mystique, cet "état de poésie" pourrait-on dire, état d'acceptation totale du Réel, état d'innocence d'avant la pensée, mais non de rêverie, car il y faut une grande attention à ce qui est.

Et aussi état de non-volonté, car volonté = pensée = contrôle = désirs et ambition. Pessoa n'était pas dans l'ambition et le désir. C'était juste le modeste salarié d'une maison de commerce portugaise, un homme casanier aimant à flâner dans le quartier des artisans de Lisbonne : "que ne suis-je la poussière du chemin" écrivait-il dans le recueil de ses poèmes intitulé "Le Gardeur de troupeaux" ( réédité par exemple dans la collection Poésie de Gallimard en 2005 ) dont voici un petit extrait, dit par Laurence Terramorsi.


1 commentaire:

Louis a dit…

Quel type génial ce Pessoa !!